Une nuit à Asco, au pays des mouflons

Elie règle la mire du C14

Au menu de cette nouvelle nuit des étoiles made in Astrobastia, une petite virée en montagne, dans un site que nous allons tester pour la première fois : haut-Asco, à 1400 mètres d'altitude. On se scinde en deux groupes pour la montée et c'est de nuit qu'on se retrouve là-haut, un lacet sous le parking de la station, car elle est illuminée comme un petit Las Vegas... Pas bon ça, pas bon...

Elie, Jacques et son fils, ainsi que Tony sont déjà installés (Elie est là depuis trois jours...).

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le Dobson en attente

Le ciel tout d'abord, le personnage principal de cette nouvelle pièce de théâtre : très bon, avec énormément d'étoiles visibles à l'oeil nu. Cependant, on s'attendait un peu à plus noir, il y a une petite luminosité qui empêchera de vraiment tester le ciel profond noir. Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche !

Deux voitures montent les lacets bitumés et les phares balaient les branches des pins laricios. Nous voici 11 ce soir ! Je peaufine ma collim grâce au laser de Jacques. Les cibles seront nombreuses lors de cette longue nuit de 22 heures à l'aube... Heureusement, nous sommes bien couverts, car les 4°C sont atteints.

Tony à l'action

Alors ces cibles ? Il y a eu des classiques, des exotiques, des bonnes surprises et des déceptions, un beau coktail. Il y a eu des planètes, des nébuleuses, des étoiles, des galaxies...

Allons-y pour les bonnes surprises : au rang des galaxies, mention spéciale pour Andromède M31, qui ce soir montre parfaitement sa bande sombre d'absorption. Pas mal aussi pour Messier 82, la galaxie du cigare, assez impressionnante avec quelques détails vus dans le C14 d'Elie. Pour le triplet du Lion, ou M33 dans le Triangle, c'est plus difficile.

Jacques et fiston à l'imagerie

Le vrai régal de la nuit, ce seront les nébuleuses : chouette moment avec les dentelles du Cygne, bien sapées ce soir, notamment l'Orientale, tout en détails et en volutes. On sent que la qualité du ciel est essentielle pour de tels objets. On passe tous à tour de rôle derrière l'oculaire profiter du spectacle. On enchaine sur un autre reste de supernova, le fameux Messier 1, ou nébuleuse du crabe. Encore une fois, c'est le grossissement du C14 qui permettra d'en saisir la meilleure vision.

La vraie vedette sera sans aucun doute Messier 42 et consoeurs, dans Orion, le Chasseur. Féerique, ma plus belle vision personnellement. Il y a énormément de détails, on passe d'un télescope à un autre. Elle est très piquée dans la lulu de Tony. Quel spectacle cette pouponnière d'étoiles ! On n'est jamais déçus. On file aussi du côté de la nébuleuse de la Flamme, pas évidente, tandis que Jacques image la tête de Cheval, le mythique équidé...

 Et le reste ? Une orgie d'étoiles, des amas globulaires (peu), ouverts (nombreux), quelques étoiles simples et doubles. Et les planètes : Uranus d'abord, que Jacques observe un peu tandis qu'Elie règle le télescope. Une fois tout terminé, elle aura basculé parmi les branches d'un grand pin... Mais notre Elie va se rattraper sur Jupiter, qui se montre au-dessus de la montagne vers 2h30. On dort une petite heure pour lui laisser le temps de monter encore, et hop ! À l'imagerie ! On observe visuellement la sortie du transit de Io, qui sort du limbe du maître des Dieux, très belle vision. Ce sera ensuite au tour de la Grande Tache Rouge de montrer le bout de sa tache. Mais déjà pointe Mercure, messager des Dieux, et en l'occurence annonçant Phoebus tout proche... Il est temps de ranger et de prendre le petit déjeuner. On admire le cirque de Trimbulacciu qui montre quelques névés au pied du Capu Larghia. Magnifique cadre en plus ! Quelle belle nuit !